Mal à l'âme
J’ai dans la tête, qui galope et ricoche contre les parois cérébrales, un mal inguérissable.
Ça ressemble à la haine. Quand j’y pense… quelle haine sereine.
Je l’entends calmement dans le cœur des tympans. Elle clame calme le mépris pacifique.
Cette envie, vous savez, que tous ne soient plus là ; que chacun ne soit plus.
« Ô toi ! Que fais-tu là ! Là dans ce monde, ce monde las. Ce monde, il est à moi. Disparais ! »
J’ai dit. L’autre fait. C’est rapide. Sans douleur. Sans colère.
« Tu m’irrites. M’entends-tu ? Tout m’irrite. M’entend tout ? Tu mérite le vide. Sois vide ! »
J’ai dit. L’autre fait. C’est rapide. Sans douleur. Sans colère.
Oui… c’est ainsi. J’aime ce que je hais. Et va s’verre ci.
J’ai dit quoi moi? Sais plus. M’en fou.
Disparais ! Disparais ! Sois vide. Sois trou.
Au jamais au revoir, monde immonde.
Je coupe le fil. Tombes. Tombes et quitte l’attraction.
Quitte le manège autour de l’astre.
Tombes dans le vide blanc. Dans le trou noir. Tout noir.
Je crois que j’ai ce que je hais. Ce que je hais croit et veut sa mort comme je veux la sienne.
Il veut ma suppression comme je veux la mienne.
« Ô moi ! Que fais-je là ! Là dans ce monde, ce monde las. Ce monde, qu’il est moite. Disparais-je ! »