Mon oncle
Mon oncle qui, le regard éteint, scrutez l’air face à vous et le flou de vos pupilles… qu’attendez vous ? Assis sur une pierre, les genoux sous les coudes, vous écoutez votre ouïe, n’entendez rien et n’en avez conscience. Vous confiez à votre concentration un devoir d’introspection ; celle-ci, plus que jamais, connaît la distraction… sans jamais la comprendre. Mon oncle, la perception ne se perçoit, son miroir est une ombre. Mon oncle, cette inattentive attention est-elle celle de celui qui attend et n’attend rien ? Vous analysez la seconde pendant la seconde même et ne comprenez d’elle pas même sa fugue. Nulle attente et non plus d’attention. Sondant avec l’œil d’un rapace, mon oncle, êtes-vous néanmoins ce rapace. Ni la désespérance ni la jubilation, ni le sursaut ni la surprise, ni le pincement ni le frôlement. Mon oncle qui, attendant attentivement, n’attendez rien ni n’entendez.