Malédiction sur le poète
Je vois sur moi crouler des nuées de corbeaux.
Leur griffes dans mon cou, dans mon torse leur bec,
Chacun, son tour venu, se nourrit de mon être.
De mes mots, nul ne fait quelconque métaphore.
Je deviens fou, je crois,
Et surtout je le vois.
Je sens la joie terrible et les jubilants maux.
Un Enfer qu’enjolive un iris de poète,
Et l’Eden que ternit le regard du poète.
Mais de mes mots, pourtant, pas le moindre oxymore
Etais-je fou déjà ?
Ne le savais-je pas ?
Trouble de mon esprit qui sévit depuis l’aube.
Trouble de mon esprit qui s’en prend à ma tête,
Trouble de mon corps qui s’en prend à ma tête.
Trouble. Et me croiriez-vous ? Je ne fais d’anaphore.
Trouble comme je vois,
Trouble comme est ma voix.
Pendez-moi ! Je préfère un supplice si beau.
Errer dans le désert, sans peau et le cœur sec,
Sombrer sous le bateau du royaume des spectres.
Pas la moindre ironie, c’est le clou de mon sort.
Pourtant croiriez-vous ça ?
…Un pléonasme là ?