Un monde cardiaque

Un bon repas…

S’en rassasier et s’en lécher les doigts.

Leur rêve, c’est le cauchemar des autres.

Plus qu’un fait, pour eux c’est un désir.

Leur repas n’est point frugal, c’est le vôtre.

Ils se délectent de ton cœur, de tes soupirs,

Et quand leurs assiettes sont vides,

Ils t’arrachent la peau et puis t’ouvrent le bide.

Et toi ? Et toi ? Tu crois voir une issue ?

Toujours à terre, tu tends le bras,

Tu sors les griffes et leur arraches les tissus.

Tu plonges ta main et tu ressers les doigts.

Mais que croyais-tu donc trouver ?

Le sien ? Son cœur ?

Tu croyais pouvoir trouver son cœur ?

Ils n’en on pas, il n’en veulent pas. Tu étais le dernier.

Aujourd’hui le monde n’en a plus.

Aujourd’hui il ne palpite plus.

Le savais-tu ? Le monde était cardiaque.