La seule chose que j'ai pû lui donner: un poème
Deux devant, quatre à l'arrière,
D'une machine roulante,
Les fenêtre grande ouverte,
Et la chaleur suffocante.
Pris dans les embouteillage,
Dans une rue de misère,
Où chaque être dans sa cage,
Cherche la clef et espère,
Voiture avance, et s'arrête,
Fait quatre mètre, et s'arrête.
A coté, sur le trottoir,
Une mère et sa fillette,
Tendent les mains pleines d'espoir,
Aux passants qui... ne s'arrête.
Nous, dans la voiture, à l'arrière,
On voit les mains de la petite,
Et son regard empli d'espoir,
Dépasser de la fenêtre,
Demandant pour manger et boire,
Ne serait-ce que vingts centimes,
Pour les faire vivre, elle et sa mère.
Et elle a l'air si sûr d'elle,
Comme si tombé du ciel,
Cette fois-ci, elle le savait,
Une pièce apparaitrait.
Mais moi, je n'ai rien sur moi,
Je n'ai rien à lui donner,
Mais elle attend, elle attendra,
La pièce qui doit tomber.
Avait-elle les yeux bleus,
Ou étaient-ils gris poussières,
Humide et pluvieux,
Affaiblis par la misère?
Et la voiture avance dans les embouteillages,
Et la fille reste là, des larmes sur son visage.
Et sa mère, toujours adossée contre le mur,
Tendant ses mains vides, un triste regard, un murmure.