Un p’tit bout d’porte
On a fait les cons avec deux d’mes potes,
On en a enfermé un dans les chiottes,
Il a donné un coup d’pied dans la porte,
Il a cassé un petit bout de porte.
On a atterri chez le principal,
Le pote enfermé, lui s’était barré,
Et le dirlo nous a fait la morale,
Exclusion et dégâts à rembourser.
Dirlo nous accuse de vandalisme,
On aurait pété ça volontairement,
C’est faux lui a t-on dit, lui dit qu’on ment.
D’façon nous aime pas. C’est pas du racisme,
Mais je le ressens comme ça. Il reprend,
Il nous accuse d’autres dégradations,
Et soit-disant, toujours volontairement.
FAUX ! On ne croit pas deux jeunes garçons.
C’est con, mais on en veut à notre pote,
Tout ça pour un simple petit bout d’porte.
D’ailleurs l’dirlo nous envoie le chercher,
Mais le bout est introuvable, paumé.
L’dirlo pense qu’on la dissimulé,
D’ailleurs on ment, il en est persuadé.
Une femme de ménage nous aide à chercher,
La seule qui nous comprend, qui a aidé,
Ça ne suffit malheureusement pas,
Et le principal jamais ne nous croit.
Tout ça pour une blague à un de nos potes,
Tout ça pour un simple petit bout d’porte.
Mais le principal, lui, toujours il dit,
Z’ont p’t’être fait ça par là, et par ci,
La poubelle défoncée, c’est p’t’être eux,
Et puis tout les murs tagués, c’est p’t’être eux.
Avec mon pote on trouve ça étrange,
Car tous nos mensonges sont toujours crus,
Mais l’on ne croit jamais nos vérités.
Pourquoi pas mentir ? Vérité perdue.
On ment bien mieux que la sincérité.
Exclus pour un simple petit bout d’porte,
Et exclus pour une blague entre potes.
On nous met sur le dos d’autres affaires,
Mais franchement qu’est-ce qu’on peut y faire,
L’enfant aura à jamais, toujours tort,
L’adulte lui, est de loin le plus fort.
Puis cette porte était déjà pétée,
Quant à nous, on n’a fait que l’achevée.
Tout ça pour un simple petit bout d’porte,
Et pour la connerie d’avoir des potes.
Exclus, virés et aussi renvoyés,
Tout ça sera écrit dans le dossier.
Tout ça pour un simple petit bout d’porte,
Une porte qui était déjà morte.
Ce poème, ce n’est pas du grand art,
Mais ce qui fait qu’il retentit en moi,
C’est que c’est mon histoire, et c’est trop tard,
On va se faire virer, toi et moi.
Vous n’y croyez pas, car c’poème est vrai,
Le mensonge passe bien mieux, je sais.
Maman, je stressais tu sais. Je savais,
Oui je savais que toi, tu me croirais,
Mais je suis lâche maman. C’est pourquoi,
Un matin sur l’bord de la table en bois,
Tu trouvas une lettre qui explique,
Cette histoire pas vraiment homérique,
Et c’est tellement plus simple à l’écrit,
C’est pourquoi j’ai écrit ce poème-ci.